Petits extraits de la vie quotidienne

Petits extraits de la vie quotidienne

Vous êtes nombreux à réclamer tous les petits détails de notre vie quotidienne, vous êtes curieux de savoir comment nous nous organisons, où nous dormons, ce que nous mangeons, pour quoi nous nous engueulons et si nous changeons de culotte tous les jours…
Sans aller jusqu’à tout vous révéler nous allons quand même essayer de vous dévoiler les coulisses de notre savante logistique !!
Alors à quoi ressemble une journée type en Colombie chez les Cyclotoupix ?

Le réveil

Réveil matinal, eh oui un voyage à vélo ce n’est pas des vacances et le monde appartient à ceux qui…pédalent tôt ! Lorsque nous prenons la route nous essayons de nous lever vers 6h pour espérer démarrer entre 7h et 7h30.
Ça nous permet :
– d’éviter la chaleur (ça c’était avant lorsqu’il faisait chaud),
– d’arriver tôt pour éviter les averses (ça c’était avant quand il ne pleuvait pas tout le temps),
– d’anticiper une arrivée avant la nuit sur les étapes que nous pensons courtes et descendantes (informations colombiennes) et qui se révèlent bien plus coriaces !

Quand on a tout le bordel à remballer ce n’est pas une mince affaire : petit dej, débarrassage de la tente, pliage des sacs de couchage, des matelas, de la tente, remballage des sacoches, on remet les sacoches sur le vélo et Laurent comme tous les matins aime prendre son temps (je déballe, je re-déballe, mais où sont mes chaussettes et mon compteur et c’est toi qui a pris le PQ ??) !

Mise en route

Les premiers coups de pédalent riment souvent avec une intense sensation de liberté, « c’est reparti », on est libre comme l’air, chaque jour est comme un nouveau voyage, la fraîcheur du matin nous caresse le visage (ou la froide pluie nous fouette les joues), les jambes se délient peu à peu et retrouvent leur danse quotidienne.
Puis souvent ça commence à monter. Julia comate pendant au moins 1 heure, il est préférable de ne pas trop lui parler, pendant que Laurent fait de savants calculs sur l’étape du jour : dénivelé, kilométrage, heure approximative d’arrivée, « si nous continuons cette montée à 8 km/h pour parcourir 80 km il nous faudra donc 10h…hummm le mieux serait de ne pas en parler à Julia pour l’instant ! »

Manger et boire tout un programme !

Il est 10h, ça y’est on a faim ! Nous qui pensions faire des économies en voyageant à vélo, c’est un peu loupé, car notre gasolina c’est la bouffe et on ne lésine pas sur les pauses grignotages ! En général nos sacoches sont toujours bien remplies de galettes sucrées ou salées (pas très diversifiées en Colombie mais on commence à avoir nos habitudes) et surtout du fameux et délicieux bocadillo , pâte de fruit de goyave plébiscitée des cyclistes ! On accompagne ce petit encas d’un thé ou d’une agua de panela (boisson locale à base d’eau et de sucre de canne ) bien chauds grâce à notre super thermos !

11h30, on a encore faim, rebelote pause grignotage, une petite empanada accompagnée d’un chocolat chaud ou jus de fruits frais (on a l’embarras du choix et c’est un plaisir de déguster tous ces jus) !

Puis vers 13h on a vraiment faim, et là en général on a deux options :

le pique-nique classique : pain, thon, avocat, tomate, fromage !
le repas colombien « comida corriente », plutôt complet et bon marché aux alentours de 1€-1€50 : soupe en entrée (maïs, frijoles, patates, légumes…), plat principal à base de riz, frijoles/lentilles, banane frite, salade et viande au choix, le tout accompagné d’un petit jus de fruit ! C’est le repas du sportif…heureusement qu’on pédale !

On reprend la route sans traîner, la digestion est rude vous le comprendrez et la remise en route plutôt périlleuse mais « avec un peu de chance on n’est pas loin du final de l’étape » (Julia).
L’obsession de Julia, c’est de ne pas trouver de quoi manger sur la route, en Colombie ce serait plutôt exceptionnel et vu tout ce qu’on trimballe ça risque pas de nous arriver…mais bon mieux vaut être prévoyants !

La hantise de Laurent c’est l’eau, « mais tu crois qu’on peut la boire cette eau ?? ». L’eau est souvent potable et on se renseigne toujours auprès des habitants pour savoir si eux la consomment et au pire on a quand même de quoi la purifier, des pastilles + un purificateur (encore jamais déballé) + un réchaud pour la faire bouillir ! Bref on n’a jamais manqué d’eau non plus…il faut dire que la Colombie est plutôt humide ! Bon et puis dans le doute on boit de la bière au moins c’est réglé, moins chère que l’eau en bouteille, c’est une valeur sûre !

Bon sinon en Colombie, et on imagine qu’il en sera de même partout ailleurs, le PQ existe et les toilettes sont similaires aux nôtres, on s’en sort bien et en cas d’urgence, les abords des routes à la végétation luxuriante nous permettent de trouver facilement une solution de repli !

Le final de l’étape !

Après encore une petite pause ou deux, accompagnées bien sûr d’une petite sucrerie ça y’est on y est arrivé !

C’est « the moment » ! Vous n’imaginez peut-être pas la satisfaction que ça procure mais c’est assez énorme : avoir terminé une étape, parcouru tous ces kilomètres à la seule force des gambettes, avoir des beaux paysages pleins les yeux et 1000 souvenirs de détails en une seule journée, entendre encore résonner les 50 coups de klaxon de la journée, se rappeler de tous ces visages croisés, se souvenir des 20 « hola, buenos dias como estan ? » lancés à des inconnus sur le bord des routes, avoir mal aux jambes oui mais être simplement heureux d’arriver et de se sentir vivants !

Puis passé ce moment d’euphorie et la petite bière qui l’accompagne c’est la deuxième journée qui commence, trouver où dormir ! Encore plusieurs options :
chez l’habitant : un super contact qui nous héberge, un warmshower  (réseau d’accueil cycliste) ou un couchsurfer (réseau d’accueil de voyageurs) et là c’est plutôt facile, il suffit juste de trouver la bonne adresse ! Puis de faire connaissance, s’installer, bavarder…
on bivouaque , il faut donc chercher un petit coin sympa et sécurisé pour planter la tente. Notre technique est de rester un petit moment sur la place centrale, voir si on nous accoste et essayer de nouer le contact avec les locaux, la police, les militaires, les commerçants ! Et après c’est la surprise, cela peut nous emmener dans un jardin public, dans le jardin d’une maison, devant le bâtiment des gardes d’une communauté indigène, dans un stade municipal…
à défaut reste le camping (payant) ou en cas de crise l’hôtel (2 fois pour l’instant).
On essaye de privilégier un maximum les nuits en tente histoire de faire des économies (car qui dit hébergement à 0 pesos dit plus de sous-sous pour manger !) et puis on s’octroie un peu de confort en dormant dans des campings ou dans des lieux qui nous permettent d’avoir accès à de l’eau, à une douche et à des toilettes !

Concernant les douches rassurez-vous on ne passe rarement plus d’un jour sans se doucher ! Après une bonne journée de vélo on rêve bien sûr d’une bonne douche bien chaude ! Pour ce qui est de la chaleur c’est raté, voilà presqu’un mois que nous n’avons plus croisé une douche à peu près chaude, à défaut nous avons droit à des douches glaciales, ça revigore, remet les idées en place et permet de ne pas gaspiller cette ressource ! On s’y fait (ou pas !)…
Pour ce qui est du linge, on fait des machines relativement régulièrement et au pire on a toujours la bonne technique du lavage de culotte/t-shirt le soir pour le lendemain ! En tout cas une bonne lessive bien propre qui sort de la machine c’est aussi un petit plaisir que nous redécouvrons !

Repos bien mérité

Quand on bivouaque ou qu’on campe, on se couche avec les poules, et bien sûr on est réveillés par les coqs ! C’est ça aussi qui est chouette dans ce voyage, on se réapproprie nos rythmes, dormir lorsqu’on est fatigués, peu importe l’heure… et comme on est dans les tropiques et qu’on se rapproche de l’équateur, c’est 50/50, 18h au lit, 6h debout !
On prépare notre petite popotte vite fait bien fait, les menus sont plutôt simples à base de pâtes et d’ailleurs les pâtes chinoises sont nos fidèles alliées.

Chez l’habitant, on a bien souvent droit à un 2ème menu corriente (identique à celui du midi) mais quand on reste plus d’une nuit, on aime se mettre aux fourneaux pour concocter un bon repas « à la française »… enfin, avec les moyens du bord, et là c’est plutôt le casse-tête chinois ! Pas de four, pas de poêle, et on doit apprendre à jongler avec les ingrédients locaux…mais c’est souvent l’occasion d’un bon moment de partage, et pour nous, l’occasion de retrouver un semblant de chez nous.

Enfin concernant notre entente quotidienne, on applique à la règle les conseils d’un ami : « ne jamais se coucher fâchés » ! Rassurez-vous, si l’on parvient à l’appliquer ainsi, c’est qu’il n’y a justement pas de friction, juste de légers crêpages de chignon sans suite ! On s’en sort finalement pas trop mal et on apprend encore à se connaitre, à moins que l’on se redécouvre chaque jour…?