
Cap vers le Sud !
Hola a tod@s !
On vous avait laissé il y a près d’un mois certes contents d’être partis de Bogotá mais avec un léger arrière-goût d’hydrocarbures et de flotte dans la bouche, et des débuts d’acouphènes nocturnes, non ?! Bon, eh bien, figurez-vous que ça y est, on a pris le rythme, on apprend à se détourner des axes principaux, on tord le cou des coqs trop bruyants grâce aux recettes de M. Fred, fidèle lecteur et commentateur, et l’été (même si on est également en hiver, hémisphère Nord oblige, c’est la saison sèche) est au rendez-vous nous permettant d’arborer le plus beau bronzage agricole du cycliste professionnel !
Medellín, les fêtes et du repos !
L’arrivée sur Medellín, à 9 jours de Noël, nous permet de retrouver un ami brasilo-sévillan qui nous accueille chaleureusement avec sa femme colombienne. Le climat printanier et l’euphorie Noëlistique nous font nous poser LA question : combien de temps restons-nous ici ? Tiraillés entre l’envie d’avancer, de ne pas trop abuser de l’hospitalité de nos amis et la possibilité de passer des fêtes « au chaud »-« en famille », nous choisirons, bien aidés par la fatigue accumulée lors de cette 1ère semaine cyclo-touristique difficile, de profiter de ce Noël à Medellín.
On goûte donc aux traditions colombiennes autour de Noël – novenas, chants, repas, illuminations, réveillon de Noël, cadeaux remis par El Niño Jesús-himself (il fait trop chaud pour le père Noël) !!! En termes culinaires, ce n’est pas autant l’opulence que ce à quoi nous sommes habitués, ça manque surtout cruellement de chocolat ! Alors on s’adapte, et on aide en cuisinant avec les produits locaux pour retrouver un semblant de France (cookies, brownies, lasagnes…que des bons plats français, n’est-ce-pas ?!) ! Les colombiens apprécient et nous sommes heureux de pouvoir participer à la fête de la sorte. Ces fêtes de Noël auront quand même un goût particulier pour nous puisque ce sont les toutes premières passées loin de la famille, entre nostalgie et tristesse, mais les bières, tragos d’aguardiente et les quelques pas de salsa-choque imposés par la famille nous font passer un Noël inoubliable, en short et chemise qui plus est !
Entre tout cela, en laissant néanmoins nos vélos au repos complet, on en profite pour visiter la ville (nombreux parcs, centre-ville hyper-commerçant, sculptures de Botero) et les alentours : Santa Elena, un parc naturel accessible en téléphérique depuis le centre même de Medellín, la Piedra del Peñol et Guatapé et ses magnifiques zócalos (maisons aux murs sculptés en bas-relief bien colorés).
Jour de Noël = jour de reprise ! A la découverte d’Antioquia
Non contents de s’être bien reposés, on s’impose gentiment une reprise en douceur ! Départ le 25/12 à 8h après une courte nuit arrosée pour une bonne étape comme on les aime, 85km et plus de 1000m à grimper sur les seuls 25 premiers kilomètres ! Bref, allez-y, traitez-nous de fous, locos, tarés, auto-flagellateurs, on accepte et on en redemande !
En plus nous avons la chance de prendre le départ avec un cycliste rencontré sur la route quelques jours auparavant, qui nous a indiqué les petites routes sympas de la région et qui nous accompagne et nous héberge sur cette première étape de reprise ! Nous voici donc à Santa Fé de Antioquia, toute première ville coloniale du département d’Antioquia sur les berges du Río Cauca ! Il fait chaud, mais on s’en fout, on a une piscine !!!
En quelques jours, nous parcourons plus de 300km à travers les différents villages de ce beau département, à forte identité régionale. Ciudad Bolívar, Hispania, Andes, Jericó et Jardín. Au Sud-Ouest de Medellín, ces villages conservent une belle authenticité et ruralité. Entre plantations de café, de bananes et autres fruits typiques tropicaux (lulo, corosol, chontaduro, fruits de la passion…), on découvre de superbes fincas et le style de vie y est vraiment posé et agréable.
On élit domicile à Jardin – qui est l’exemple-type de ce mode de vie et qui porte admirablement son nom – pour une semaine complète. Grâce à Carlos grand cyclovoyageur que nous rencontrons en chemin, nous y sommes reçus comme des rois. On hésite à en repartir le 1er janvier mais on ne veut pas s’imposer à nouveau le supplice du 25 et ce serait également faire offense à nos hôtes. Oui, car les fêtes de fin d’année se prolongent ici jusqu’au 17/01 pour beaucoup ! Alors on en profite encore quelques jours pour goûter au sancocho notamment (soupe traditionnelle colombienne de bananes plantains, patates, yuca (manioc) et viande (bœuf en l’occurrence)) et pour se balader dans les environs, visiter une fabrique de Panela (sucre complet de canne). On y observe aussi la présence d’un oiseau endémique : le Gallito de Roca (Rupicola peruviana) dont le plumage, le mode de vie et la parade nuptiale en font un oiseau assez particulier.
La Route du Café
Pour nous, les fêtes se terminent vraiment le dimanche 04 janvier, avec la reprise de la route, direction le Sud et la Route du Café – El Eje Cafetero. Cette zone, située entre Armenia, Manizales et Pereira est mondialement reconnue pour être la zone de production principale du café colombien. Nous n’y verrons pas autant de café que vers Jardín et le côté ultra-touristique de la zone (beaucoup de rabatteurs, logements plus chers qu’ailleurs etc etc…) nous poussera à ne faire escale qu’à Pereira, pour parler de mobilité douce et transports urbains, puis Salento où nous sommes les stars du village à en croire les gros objectifs photographiques qui se braquent sur nous !! Nous faisons un petit détour vers la vallée de Cocora où nous pouvons admirer les magnifiques palmas de cera et nous rapprocher des célèbres Nevados.
Rumbo al Sur
On prend un peu la poudre d’escampette, sans monter sur les Nevados, qui, surplombant tout le centre de la Colombie à plus de 5000m tentent, lorsque le ciel se dégage bien, de nous faire de l’œil…Direction plein Sud donc, via la vallée du Río Cauca, où on avale les kilomètres (nouveau record à battre de 150km sur la journée) sur un relief à peu près apaisé. On fait halte à Roldanillo, où nous sommes chaleureusement accueillis par une famille de scouts, on y salue les parapentistes du monde entier réunis à l’occasion du Mondial, et on continue de filer vers Popayan en prenant le soin d’éviter la 3ème ville du pays, Cali. Il paraît que c’est le pays de la Salsa et de la chirurgie esthétique, et comme on danse comme des pieds et que le 2ème point ne nous intéresse guère (enfin, Laurent pourrait s’y rincer l’oeil, mais il se contentera des mannequins aux formes exubérantes exposés dans les vitrines de toute la Colombie !), on a décidé d’en faire abstraction.
Popayan, ‘la Ville Blanche » à la croisée des chemins !
Si on regarde sur la carte, on se dit qu’on a franchi comme un cap, non ? Enfin oui, après près d’un mois et demi de vire-vire et autres haltes à rallonge, on est quand même parvenu à se hisser plus au Sud que notre point de départ : Bogotá. Et Popayan est une étape incontournable dans cette quête du Sud. Située sur la Panaméricaine, elle est à la croisée des chemins entre ceux circulant sur cet axe vers l’Equateur (à tout juste un peu plus de 300km) et un parcours plus sauvage, montagneux et « historique » vers San Agustin et la vallée du Río Magdalena.
Bilan de ces dernières semaines : on adore la Colombie, les paysages, le climat, l’accueil plus que chaleureux de nos hôtes, on s’habitue même aux coutumes culinaires et au régime local (même si Julia vient de passer la journée au lit après avoir ingurgité un petit « Tamal pipian » aux cacahuètes bien dissimulées et auxquelles elle est allergique !!), les gambettes commencent à prendre le rythme et le relief colombien ne nous résiste presque plus !!!
On va donc faire durer le plaisir et faire tournicoter les jambes vers des altitudes encore jamais abordées…
Bonsoir les jeunes
J’imagine qu aprés tous ces km déjà parcourus vous devez avoir les jambes en bétons .
Encore MERCI pour ces commentaires et ces photos qui nous font bien voyager et surtout
continuer de rever dans ce monde qui n est pas trés gai en ce moment!!!
Continuez à vous éclater en douceur (conseil d infirmiére )qui veut aller loin ménage sa monture
c’est bien connu. A la prochaine les jeunes.
Domi
Salut les amis Cyclo.
Votre périple est passionnant et vos photos intéressantes avec des paysages sublimes.
Vos campements et nuitées sont parfois insolites mais c’est tout le charme de ne pas savoir oû l’on va dormir le soir.Je me rappel avoir passé une nuit dans la montagne pyrénéenne entouré de chevaux
broutant à un mètre de la toile. Vous faites de belles rencontres,dans le partage du culinaire,attention aux intestins…J’ai l’intention de me rapprocher de vous en mars,dans une île salsa à gros cigares.Oui je sais c’est autre chose que ce cliché.
Aujourd’hui nous étions quelques uns et unes à courir au Trail de Mourmoiron.Vous nous manquer dans le peloton des coureurs.Mon vieux V3 n’a pas fonctionné comme un V6.
Julia et Laurent bonne continuation et à bientôt sur le blog.
Hola Michel !!
Merci pour ton commentaire, c’est chouette que tu suives ça de près ! Pour les campements insolites on commence à s’habituer et à apprécier, surtout moi (Julia) qui suis un peu du genre stressée, « et si on trouvait pas où dormir ce soir?? »
On imagine que tu planifies un petit voyage à Cuba, c’est super et à faire, tu nous raconteras tout ça très bientôt ! N’abuse pas des cigares et du Rhum sinon la reprise course à pied va être rude 😉
Pour ce qui est des altitudes on commence à battre nos records jusqu’à 3500m d’altitude à vélo et 4600m à pied !! Pour l’instant on tient le coup et on a la forme ! On suit de près les activités de la foulée, ça nous manque de ne pas trottiner, mais bon il y a un temps pour tout !
Des bises de nous deux
Trop bien cet article la Colombie c’est chouette hein ! Ca me rappelle trop de souvenirs ça la vallée de coucaura (j’ai les mêmes photos), salento et popayan ! Bref c’est stylé vous avancez bien dis donc ! 🙂 , vous tracez sur le désert de la tatacoa ? et vers san augustin ? bon sinon vous serez où en juin ????
Bisous
La vallée de quoi ??? 😉 On profite un max et on avance vers l’équateur qui te rappellera d’autres souvenirs !! Non pas de désert, ça fait loin et on aura l’occasion d’en faire d’autres alors tant pis pour celui-ci ! On est à San Agustin et on va prendre la route vers Mocoa et Pasto pour passer la frontière d’ici 15j. Juin ?? Bolivie !!! Il faut qu’on regarde ça en détail mais ça pourrait bien le faire…t’es motivée ?? On regarde ça et on te dit d’ac ??
Des bisous et au fait les HA c’est comment ?? ça ski un peu ?? Profite bien de l’hiver !
Coucou les copains,
Merci pour ces posts qui font bien plaisir, déjà car je vois que vous allez bien (attention aux cacahuètes poulette !!!), que vous faites des trucs qui ont l’air vachement sympas, des supers rencontres et de belles photos pour nous faire partager tout cela.
Je vous embrasse bien fort à tous les deux
Merci poulette pour ton petit mot ! Oui on profite et on en prend plein les yeux c’est chouette !
Des gros bisous et à très vite par mail 😉
Coucou les jeunes,
Merci pour vos photos et votre reportage… bravo à vous, continuez bien et
soyez prudent… belle année pour vous 2 et vos vélos …. gros bisous
Merci Françoise pour ce petit mot et ces encouragements !! Nous profitons bien et les vélos ont la forme, espérons que ça dure !!
Nous vous souhaitons également une très belle année en espérant que le pied se rétablisse au plus vite !
Bisous
Hola les amis !
Quel beau voyage vous faites ! Je suis ravie de votre périple autour de Medellin et de la zona cafetera… en plus à cette période de fêtes. Jerico, Jardin… y dormir en el valle de Cocora sous les palmas de cera, l’arbre emblématique de la Colombie et protégé car il héberge une espèce d’oiseau (loritos) en danger! C’est escarpé tout ça ohlala! Vous êtes très très forts, vous passez de vallée en vallée avec bien de centaines mètres de dénivelé à chaque fois… mais c’est sûr que vous découvrez des paysages magnifiques! quelle chance d’avoir votre courage, ce n’est pas du tout donné à tout le monde. Allez les amis continuez à nous faire rêver, j’adore vous lire !
Bises,
Claudia et Dédé
Pour Julia: tout ce qui a du « pipian » est à base de cacahouettes (empanadas y tamales!). Vous êtes dans le pays du pipian aux alentours de Popayan.
Hola Claudia,
C’est un plaisir de découvrir ce beau pays qui est le tien ! Nous profitons un maximum de tous ces instants et prolongeons le plaisir jusqu’à rallonger notre séjour Colombien !!! Nous sommes maintenant dans le département de Huila à San Agustin, nous avons traversé une nouvelle fois la cordillère centrale en passant par le Puracé, ascension à 4600m !! Pour ce qui est du Pipian, merci, je ne me ferai pas prendre une deuxième fois, effectivement ici la cacahuète est omniprésente !
Merci de nous suivre et de nous encourager 😉
Des bises à tous les deux
Merci pour votre récit qui nous permet de participer (un peu) de vos épopées. Belles photos et récit enjoué et agréable à lire. C’est pas plus mal que Laurent soit obligé de refaire votre carte, ç´aurait été dommage qu’il perde son savoir faire mapinfoistique.
Profitez…
Bonjour les petits !
Pour votre départ du 25/12, je tiens à vous dire que vous n’êtes pas fous du tout. Votre étape de 85 km avec un dénivelé positif de 1000 mètres sur les 25 premiers km est géniale. C’est bien parce que les beaux paysages sont difficiles d’accès, qu’ils gardent leur beauté.
J’ai connu une personne très satisfaite du fait qu’elle allait connaitre un dénivelé négatif de 368 mètres après avoir parcouru 30 centimètres seulement.
Je lui avais pourtant dis que je ne trouvais pas cela très naturel !
Mais,voilà, la malheureuse, se penchant un peu trop pour arroser sa jardinière, est tombée du 125 ème étage.
Elle aurait pu s’en sortir, si son petit arrosoir, bien plus léger qu’elle, n’avait terminé sa course sur son crâne.
Vous voyez,1000 mètres de montée sur 25 km c’est bien mieux.
Au fait, je me pose des questions sur une des jolies photos que vous nous faites partager.
Il s’agit de celle où nous pouvons voir une table sur laquelle sont posées deux grandes tasses pour le petit déjeuner. Cette table comporte un encoche assez importante.
Est-ce, dans ces lointains pays, pour permettre aux femmes enceintes de pouvoir s’avancer au maximum de la table afin de manger proprement ?
Si tel est le cas, je me demande si le même principe est adopté pour les miroirs lorsque ces dames souhaitent se voir le visage de très prés.
Un trou dans le mur pour s’avancer au maximum ?
Prochainement, une photo d’un miroir sud américain pourra me rassurer.
Pour terminer, et le plus important, est de vous remercier une fois de plus pour votre fraicheur, la beauté de l’aventure que vous avez la gentillesse de partager avec nous tous.
Dernier petit conseil ! Attention aux cacahuètes, il parait qu’il y en a beaucoup dans la pâte d’arachide.
Allez les petits, courage et bonne route.