
Apprentis boulangers chez Qosqo Maki
http://calopteric.fr/?marmiza=j%27adore-flirter&fd1=34 Mais d’où vient cette délicieuse odeur ?
Depuis notre hôtel à Cusco nous sentons une délicieuse odeur de pain chaud et de croissants, autant dire que cette odeur ne nous avait pas chatouillé les narines depuis plusieurs mois. Nous passons la porte de l’hôtel, tournons à gauche et quelques mètres plus loin nous nous retrouvons nez à nez avec une boulangerie française ! Baguettes, croissants, pains aux chocolats, pains aux raisins…délice des sens et nostalgie aussi. Nous comprenons rapidement que cette boulangerie n’est pas simplement une boulangerie (notamment puisque le concept de « taller », qui signifie atelier est mis en avant devant le magasin) et qu’autre chose se cache derrière. Nous farfouillons un peu et faisons la connaissance de l’association Qosqo Maki et de sa fondatrice Isabelle…française bien sûr !
Brikama Qosqo Maki
Nous décidons donc de rencontrer Isabelle qui nous accorde un peu de son précieux temps dans les locaux de l’association. Isabelle est également une fervente utilisatrice du vélo, rien ne lui fait peur et elle enfourche chaque jour son vélo dans les rues bruyantes et congestionnées de Cusco. Nous avons donc déjà de quoi papoter…
Isabelle a créé Qosqo Maki il y a 40 ans maintenant. Qosqo Maki est avant tout un dortoir qui accueille les adolescents de 12 à 18 ans qui ont fugué de chez eux pour fuir une situation familiale parfois compliquée (alcoolisme et violence des parents, violence des aînés, pauvreté) et qui se sont retrouvés pour la plupart dans la rue à survivre de petits boulots (cireur de chaussure, chanteur dans les restaurants ou les bus, vendeurs de sucreries…). Un autre phénomène plutôt dramatique touche ces adolescents, ils cherchent souvent refuge dans les cybers café en y passant leur nuit et dépensant le peu d’argent qu’ils ont dans leur porte monnaie à jouer à des jeux en réseau…
Qosqo Maki leur offre alors un lieu pour dormir, une seconde famille aussi dans laquelle ils peuvent partager leurs expériences de vie avec d’autres jeunes, un cadre et l’opportunité de prendre un nouveau départ dans la vie en reprenant confiance en eux, en renouant avec l’école et/ou avec une formation professionnelle.
Le dortoir se gère selon les principes d’éducation en liberté et de cogestion. La cogestion implique la participation de tous, ainsi les jeunes se répartissent les tâches, ménage, préparation du petit déjeuner… et décident de mettre les sujets qui les intéressent au centre des réunions avec les éducateurs. L’objectif est de les responsabiliser afin qu’ils construisent leur propre identité et leur chemin pour la vie d’adulte.
Une quinzaine de jeunes sont ainsi logés au sein de l’association, ils sont libres de quitter le lieu lorsqu’ils se sentent prêts, puis de revenir s’ils en ressentent le besoin. A 18 ans ils devront par contre quitter le dortoir pour voler de leurs propres ailes.
L’association offre aussi l’opportunité à ces jeunes d’apprendre un métier et de travailler. En effet quelques années après la création de l’association, deux ateliers ont été créés pour leur permettre, dans un premier temps d’apprendre à travailler dans un cadre avec le savoir-être qui va avec, dans un deuxième temps de pouvoir peut-être acquérir les compétences en pratiquant un vrai un métier. Ainsi l’association compte aujourd’hui un atelier de menuiserie et un atelier de boulangerie.
Un court-métrage réalisé par Caroline POTHIER et Grégory SALOMONOVITCH de passage chez Qosqo Maki durant leur virée en Amérique du Sud et intitulé « Je travaille, moi, Monsieur », suit 4 jeunes hébergés chez Qosqo Maki et présente leur histoire, leur vie de débrouille et leur combat quotidien pour gagner leur indépendance.
http://boisdebout53.org/?syleyman1=jecontacte-rencontre-femme&49e=ab Une journée à la boulangerie
Ni une ni deux, nous proposons à Isabelle de passer une journée dans l’atelier de boulangerie afin de mieux connaitre ces jeunes, leur histoire et leur travail.
Nous voilà équipés de notre tablier d’apprenti-boulanger sous les ordres de Carlos, 17 ans et de son apprenti. Pas le temps de papillonner, la journée est bien rythmée, les commandes sont nombreuses et l’affluence commence à se faire sentir dans la boutique qui connait un grand succès auprès des étrangers mais également des péruviens du quartier.
Nettoyage, vaisselle, confection de nos premières baguettes, pains au chocolats, croissants, pains au raisins, bägels, tartelettes à la crème de citron et de fruits de la passion et pour finir une commande de 120 bruschettas, nous occupent durant toute la journée !
Carlos est très professionnel pour son âge, il gère plutôt bien son timing et sait répartir les tâches tout en gardant un œil attentif sur ses apprentis d’un jour.
Carlos est parti de chez lui à 12 ans, car sa mère était alcoolique, elle en est morte l’an dernier. Il a trouvé refuge chez Qosqo Maki, cirait des chaussures sur la Plaza de Armas et chantait dans les restos pour gagner trois sous qu’il dépensait immédiatement en jouant en réseau. Depuis qu’il travaille à la boulangerie, il se sent mieux, il a plus confiance en lui, ça lui plait beaucoup et il est très fier de travailler. Il a en parallèle de son travail à la boulangerie repris les études et se rend aux cours du soir après sa journée à l’atelier. Carlos est curieux, s’intéresse à nous et nous parle de ses rêves d’enfant devenu grand.
Nous gardons un très beau souvenir de ces rencontres touchantes, cela nous a fait prendre conscience d’une certaine réalité et a changé notre regard sur le travail des enfants. Nous souhaitons longue vie à cette belle association et nous souhaitons à tous ces jeunes d’aller au bout de leurs rêves ! Quant à vous, si un jour vous passez par Cusco, nous ne pouvons que vous conseiller d’aller goûter les merveilles de cette boulangerie en ayant une pensée pour ses jeunes qui se cachent dans l’arrière boutique !
Contact Qosqo Maki :
Calle Fierro 525, Cusco, Perú.
Teléfono: +51 84 231513
Fax: +51 84 231513
E-mail: qosqomaki@qosqomaki.org
Sitio Web: www.qosqomaki.org
Oh Boulanger !
Un grand merci à Carlos qui a assuré la formation de nos futurs boulangers.
De retour par chez nous, nous aurons donc, chaque jour au dépôt, nos baguettes, croissants, pains au chocolat et pièces montées pour les grandes occasions. (Arrivée du Tram par exemple !)
Une nouvelle fois, votre route vous a fait partager des moments de vie avec des personnes animées par de vraies valeurs.
Rangez bien ces moments dans les meilleurs des coffres forts que sont vos mémoires, ils vous seront d’une grande utilité pour les années à venir.
Merci, à bientôt les petits et courage !
Oh Señor CDG Fred !
Un grand merci à toi pour animer le « forum » des commentaires de notre site, en compagnie du compadre Christian. Nous nous excusons de ne pouvoir répondre à tous tes messages de soutien, d’humour et d’histoires, mais les attendons et lisons toujours avec impatience !
En todo caso, tu traduis parfaitement notre état d’esprit dans cette tournée sud-américaine, où nous tentons d’en retirer et d’en donner le maximum, et de garder en mémoire tous ces moments de partage et de découverte. Ces peuples, ces gens, ces familles, ces enfants nous donnent chaque jour de grandes leçons d’humilité, de courage et d’abnégation…
A bientôt, et au plaisir de te lire !
PS : Mémère Blachère n’a qu’à bien se tenir !
Bonjour,
Je cherche à contacter l’association Qosqo Maki malheureusement leur site n’est plus valable et je ne trouve pas de moyen de les contacter. Je voulais particulièrement savoir si en plus du dortoir pour les jeunes il y avait possibilité pour un groupe de 14 de dormir dans leurs locaux, un peu comme un gites. Je sais que cela se fait dans certaines associations pour aider à récolter des fonds ! Merci beaucoup pour votre aide !
Camille
Bonjour,
Effectivement nous constatons que le site n’est plus accessible.
Sur l’article nous avions également ajouté l’adresse mail et le téléphone, il faut peut-être explorer cette piste. Je sais qu’ils recevaient à un moment des « touristes » mais peut-être plutôt des personnes seules car ils ont peu de place. N’hésitez pas à demander à parler à Isabelle la président si vous arrivez à les joindre.
Il y avait une autre structure sociale (type foyer) qui faisait de l’accueil de groupes, je crois que j’avais vu une adresse dans le Lonely Planet.
Bon courage dans vos recherches et bon voyage ! Julia et Laurent