Heu-re(ux)-tour

Heu-re(ux)-tour

Quoi ?! Cyclotoupix is on the road again ? Et ils ne nous ont rien dit ? Ils sont déjà repartis ?

Mais nooooon ! C’est une piqûre de rappel ; pour vous, car nous vous avions lâchement abandonnés dès notre retour en France, et pour nous, une manière de clôturer le cycle, de refermer la page (mais pas le livre) de cette expérience unique et inoubliable. Rentrés le 18 mars 2016, il nous aura donc fallu 9 mois… 9 mois de mûrissement intérieur pour reprendre la plume…

La croisière s’amuse

Les souvenirs ne sont plus tout à fait frais et nous n’allons pas retracer dans le détail les 19 jours de navigation sur l’Atlantique et la Méditerranée en Costa Croisière que nous nous sommes offerts pour ne pas rentrer trop rapidement, pour digérer les événements, se reposer, se préparer à la suite… Mais digère-t-on vraiment quelque chose quand ce que l’on vous propose n’est autre que de l’opulence, de la nourriture toutes les 2 heures en quantités astronomiques, des activités ou des animations à la pelle ? Et quand bien même vous vous retranchez dans votre chambre sans hublot, en fond de couloir, en compagnie des vélos, les journées sont rythmées de telle sorte qu’il est difficile d’échapper à cet incessant brouhaha. Heureusement, quelques escales viennent rompre la monotonie de la transatlantique. Oui car à l’inverse de ce que l’on pouvait s’imaginer il est tout aussi difficile sur un palace flottant de rester à méditer et observer l’horizon en quête de bienveillants cétacés ou autres espèces marines du fait de la surélévation du bâtiment et de l’ébullition permanente de tous les ponts accessibles. Ce ne sont pas non plus les quelques passages légèrement agités qui viennent entraver la route imperturbable de ce géant d’acier de 110 000 tonnes.

Nous avons donc pu fouler le sol brésilien et avoir un aperçu éclair des mégalopoles de Rio, Salvador de Bahia, Recife ou encore Maceio mais également connaître Santa Cruz de Tenerife ou l’île portugaise de Madeira où nous avons vaillamment ressorti les vélos pour une balade hors des flots de touristes déversés par notre bateau (que venait parfois démultiplier un autre bateau de croisière, soit l’équivalent de 10 000 personnes déboulant aux mêmes endroits en même temps…). Cette balade nous aura néanmoins fait exploser notre record avec quelques jolies pentes à près de 20% de gradient.

Bon tout ça pour dire que cette croisière était une belle opportunité puisque nous n’avons pas dépensé plus que pour un billet d’avion, cependant ce choix s’est avéré, logiquement, en décalage avec le voyage que nous avions entrepris à vélo. Rassurez-vous nous en avons quand même bien profité pour farnienter sur nos transats, reprendre quelques kilos, retrouver le goût de la cuisine européenne, pédaler à la salle de sport et dépenser nos calories gagnées au buffet à volonté, admirer de très beaux couchers de soleil et apercevoir, notamment en Méditerranée quelques dauphins et baleines.

p1150260

On quitte le continent Américain avec la larme à l’œil…

L’heure du bilan ?

Pourquoi tout projet abouti doit-il faire l’objet d’un bilan ? Cela sonne de manière un peu trop technocratique pour fermer une parenthèse exceptionnelle de notre vie, pour qualifier une expérience aussi enrichissante, pour témoigner de tant de rencontres, de si beaux moments toujours partagés, à 2, ou à plusieurs, de si beaux paysages qui resteront gravés dans nos mémoires. Il n’y a pas de pays préféré, tous nous ont ouvert leurs portes, certains avec plus d’enthousiasme ou d’intérêt, d’autres avec plus de richesses patrimoniales ou paysagères, mais tous nous ont livré de la magie, de l’envie, de la beauté.

Si nous devions garder un souvenir fort de chaque pays traversé voici cependant ce que nous en retiendrions :

–          La Colombie pour son accueil, sa curiosité, ses couleurs, sa musique et ses fruits exotiques

–          L’Equateur pour ses volcans majestueux et sa diversité

–          Le Pérou pour son patrimoine, ses paysages, son relief

–          La Bolivie pour son altiplano, ses déserts de sable et ses déserts de sel

–          Le Chili pour sa nature exubérante et sauvage

–          L’Argentine pour ses Argentins, sa générosité et son accueil, ses paysages de pampa et sa lumière, ses asados et son maté.

D’un point de vue comptable aussi, il y aurait des chiffres à mettre partout, mais qu’est-ce que cela peut-il bien représenter pour vous ? pour nous ? Oui nous avons roulé un certain temps, parcouru un nombre de kilomètres certain, gravi quelques cols et montagnes à des altitudes pas imaginables, parcouru de magnifiques pays où trône, majestueuse, la Cordillère des Andes, passé d’innombrables nuits sous notre tente-maison, d’autres chez d’incroyables hôtes, et aussi parfois dans des galères dont on se souvient encore….et bien d’autres choses dont nous sommes fiers. Mais ce dont on veut se souvenir par-dessus tout, c’est cette aventure inoubliable commencée et terminée à 2…

La meilleure façon qu’on a pour s’en rappeler et continuer à faire vivre ses moments au jour le jour, c’est ce petit jeu que nous avions déjà sur le vélo : prendre une date et se remémorer alors l’endroit où nous nous trouvions, avec qui, comment était le parcours, les anecdotes, la popote, et on déroule le fil des jours jusqu’au plus lointain de nos mémoires. Et bien souvent, nous parvenons à détricoter le périple jusqu’au bout du voyage tant chaque journée a été vécue intensément.

Mais au final, ce qui se dégage de notre ressenti a posteriori c’est toute l’énergie positive, des gens, de notre envie, de la soif de découverte. On se sent envahi de cette nostalgie en souvenir de ces moments si simples et si bons à la fois et on pleure de ne pas oser ou de ne pas pouvoir vivre comme cela toute notre vie…

Nous retenons aussi ce rêve vécu à deux depuis le premier jour jusqu’au dernier, cette passion que nous avons entretenue tout au long du périple, tous ces moments partagés dans la joie, la difficulté, la simplicité et surtout à quel point nous avons continué à nous découvrir et à nous aimer encore un peu plus chaque jour.

Et maintenant ?

Comment rentre-t-on d’une aventure de 16 mois à l’autre bout du monde ? Comment se remet-on de tout ça ? Nous qui avions souhaité un retour lent, nous avons finalement été propulsé de nouveau dans notre routine quotidienne, peut-être parce que nous avons repris notre petite vie là où nous l’avions laissée et que nous n’avons volontairement pas laissé de temps mort par peur d’être rattrapés par le regret. Nous avions également besoin de digérer, de prendre notre temps avant de se replonger dans cette aventure, faire notre bilan intérieur…

Quoi qu’il en soit cette année 2016 aura été marquée en événements forts, à commencer par notre grand débarquement le 18 mars dernier dans notre jolie capitale phocéenne accueillis par notre famille et nos amis, suivi de notre retour à « la maison » avec notre convoi sur la Véloroute du Calavon pour boucler la boucle et ressentir toujours la même joie et l’émotion de retrouver ceux qui nous ont tant manqué.

S’en suit, notre difficile rentrée et reprise du boulot qui marque surtout le retour à la routine « vélo-boulot-dodo » (surtout pour Laurent) qui nous change de notre « vélo-dodo » quotidien.

IMG_20160404_074159

Puis le retour à la vie sédentaire ; eh oui dormir dans une vraie maison, dans un vrai lit, après 16 mois d’itinérance puis 4 mois de squattage chez les copains, nous avons enfin posé notre baluchon à Robion au pied du Luberon.

dsc00254

Enfin notre retour a été marqué par le plus beau des cadeaux, celui que nous avons tant attendu pendant 9 mois, notre petit passager clandestin que nous avons embarqué avec nous à notre retour d’Argentine est né le 22 novembre dernier. Il s’appelle Nahuel en souvenir de notre histoire et de la sienne que nous espérons pouvoir lui faire partager en repartant un jour sur ses traces…

Merci à tous pour nous avoir soutenus, nous avoir lus, nous avoir aidés à réaliser ce rêve. Merci à tous ceux qui nous ont accueillis, ouvert leur porte, leurs bras et aussi leur cœur. Merci de nous avoir tant appris et enrichis de votre culture et de nos différences…nous rêvons de « re-encuentros » comme on dirait là-bas et à notre tour de pouvoir donner autant que ce que nous avons reçu.

Il est temps pour nous de continuer notre bout de chemin, une nouvelle route s’offre à nous ! Nous vous souhaitons une excellente année 2017, quelle soit celle de la réalisation de vos rêves…

A bientôt pour de nouvelles aventures !

DSC01360 (2)

Cyclotoupix à 2 Fin ! Vive Cyclotoupix à 3 !