Tout tout tout vous saurez tout sur les Toupix

Tout tout tout vous saurez tout sur les Toupix

Nous – Maiwenn et Lucile – voilà parties pour partager le quotidien de nos toupix durant deux semaines sur la première partie de la mythique (il paraît) Carretera Austral.

Raconter les chutes à l’arrêt de Maiwenn ou les fous rires nerveux de Lucile aurait pu être rigolo mais étant sur le blog de nos chers cyclotoupix, nous préférons essayer de vous donner une image, la plus fidèle possible, de leur vie quotidienne. Et franchement, ça vaut le détour. On regrette vraiment de ne pas avoir une bande audio pour vous en donner un aperçu.

De Puerto Montt à Hornopiren, réveil des animaux sous le soleil

Nous arrivons donc à l’aéroport de Puerto Montt après un court voyage de 22h et sommes attendues de pied ferme par Lolo et Juliet’ (en fait, on ment, ils n’étaient pas là et on a dû attendre mais c’est pour l’histoire !). Mais, c’est nous qu’ils attendent vraiment, ou nos sacs remplis de victuailles (tablettes de chocolat, thé, cadeaux…) ?

On vous l’avoue, on ne s’attendait pas vraiment à ce qu’on a vu : on imaginait Julia, baroudeuse, dans ses habits de rando mais elle n’a pas oublié sa part de féminité : boucles d’oreille et maquillage pour notre accueil… Quant à Laurent, on l’a retrouvé avec une coiffure digne d’un mix entre Mireille Mathieu et Thierry Lhermitte (on vous laisse imaginer le truc), surnoms qu’il gardera tout au long de notre voyage.

A notre arrivée le 7 novembre, on sent aussi qu’un événement d’une importance capitale s’approche à grands pas (ou à grands coups de pédale !), Julia va fêter ses 30 ans ! Et comme vous pouvez l’imaginer, ce n’est pas chose aisée pour Laurent que de faire un petit cadeau surprise à sa Julia. Ils sont toujours ensemble, et la place n’est pas illimitée dans les sacoches déjà bien pleines des vélos. Ainsi, Julia aura connaissance de son cadeau, légèrement à l’avance mais avec interdiction jusqu’au jour J de profiter du cadeau (à son grand dam).

Après 2 jours à Puerto Montt durant lequel Maiwenn a pu acquérir celui qui deviendra plus tard le célèbre Tornado – son vélo, donc – nous voilà partis sur cette célèbre route tant convoitée des cyclotouristes : « ça, les filles, c’est la Carretera Austral ! ».

_IGP7996

Départ groupé

Nous sommes hors saison, et nous rendons compte que parfois, Laurent et Julia peuvent ne croiser personne durant plusieurs jours. Mais Laurent a trouvé une étrange façon de pallier ce manque. Vous le connaissiez effrayé des animaux ? A son arrivée, il les fuyait, et maintenant, c’est lui qui les course. Pire, il leur parle. Oui, oui, vous avez bien lu : il parle aux animaux, pas encore à l’oreille des chevaux, mais franchement pas loin. Il est devenu expert polyglotte : il communique avec les chiens, les vaches, les moutons et surtout avec les ibis dans des conversations parfois acharnées ! Et c’est là que les pistes audio nous manquent parce que sincèrement, il faut le vivre.

A ce moment-là, vous vous dites (vous espérez secrètement) que Julia  rattrape le niveau, bien sûr mais vous vous leurrez… Parce que Julia, elle, elle s’attache à tous les animaux qu’elle croise et elle aimerait bien qu’ils les suivent dans leur périple. Surtout les petits chiens : « regarde Mimi (diminutif de Mireille, si vous suivez !) comment qu’il est cro mignon tout plein çui là, on le prend ? ».

Au comble de ce lien avec les animaux, Laurent nous dira, un soir de bivouac, lors d’une discussion entre humains : « je suis fatigué d’avoir tant parlé » (entendez : « je ne peux plus parler avec vous car j’ai trop communiqué avec les animaux »). Bon, pas d’inquiétude néanmoins, Laurent et Julia se portent bien.

Au fait, point important : durant ces premiers jours, il a fait beau. Ça semble dérisoire comme ça mais en fait, c’est un point important.

D’Hornopiren au Lago Yelcho, le pain et le vin

On fait connaissance avec leurs habitudes de vie : l’organisation est bien huilée et quand l’endroit est propice, il faut en profiter. A chaque fois que les cyclo arrivent quelque part, c’est l’installation comme par exemple sur le bateau : petite lessive, étendage de vêtements, eau chauffée à la résistance pour boire un thé en toute circonstance. Il faut aussi gérer les sacoches et leur rangement très très très précis de Laurent. Oui oui, on est bien en train de vous dire que Laurent est devenu un expert du rangement.

Et dans ces sacoches donc, il y a … la nourriture.

« Maiou, une empanada ?

–         Mais… on vient de finir de petit-déjeuner il y a une demi heure ! »

On n’avait pas encore bien intégré leur devise : « il faut toujours manger le ventre plein » dixit Julia lors de notre tout premier campement. Les hostilités étaient lancées.

Donc, s’il y a une chose importante dans le voyage, c’est de ne jamais manquer de pain, ce qui donne parfois des situations légèrement répétitives, à chaque village :

« On achète du pain ? il ne nous reste que 12 portions… »

Et avec le pain, le vin, bien sûr. Et même en voyage, quelques habitudes se mettent en place : c’est ainsi que depuis Bogota, Lolo et Juliet’ trinquent avec le « Clos du Pirque » en briquette. En briquette oui, parce que l’esprit cyclo n’est jamais loin : léger, facile à ranger, facile à fermer, voici les caractéristiques requises pour le chargement !

DSCN6574

L’inimitable et le sempiternel Clos du Pirque, renommé, pour ses effets, le Plos du Cirque !

Du pain, du vin, et quelques pépins !

Crevaisons à répétition, route coupée (à 500 mètres de la cabaña de rêve pour l’anniversaire surprise de Julia) ont parfois raison de la sérénité de nos toupix : quelques noms d’oiseaux fusent, les vélos s’immobilisent, mais rapidement, les tensions s’estompent et les surnoms mielleux refont surface. On vous balance le dernier en date : « mon cabécou ». Surtout, ne nous éloignons pas trop du thème de la nourriture.

Lago Yelcho à Puyuhuapi, anniversaire pluvieux, anniversaire heureux

Avec un petit jour d’avance, nous fêtons l’anniversaire de Julia. Les jours précédents, l’attitude de Julia fait plus penser à une petite fille de 12 ans. Impatiente mais inquiète mais tout de même contente, les sentiments sont partagés : « va t-on pouvoir faire quelque chose pour son anniversaire ? »

Finalement, Julia découvre avec des yeux ébahis l’immense cabaña offerte pour l’occasion par ses amis et la famille. Pompon sur le guidon, la famille Garioud, mise dans la confidence par Laurent, a attendu notre arrivée. Le repas est de fête, la soirée est arrosée.

SCOOP : DEMENTI -> Julia aime trop le pisco pour être enceinte actuellement.

_IGP7974

Santé !

Gâteau maison et bougies, le confort de la cabaña offre  un anniversaire que l’on espère mémorable, sur la carretera austral. Julia reçoit aussi un cadeau girly de Marion (magasine cosmo, chocolat, soins…), et sa polaire moumoute enfin dévoilée au grand jour !

Jour J : 15 novembre : Un col à grimper le lendemain d’une soirée arrosée, la pluie, le froid, du « ripio » et une nuit « chaleureuse » dans une maison abandonnée sans fenêtre : voilà le cadeau que lolo offre à son cabécou pour sa journée d’anniversaire !

Selon Julia, il ne fait jamais beau le 15 novembre et cette année ne déroge pas à la règle. D’ailleurs, la suite fut pire encore ! Julia nous assènera chaque jour, après la pause du midi d’un « on reste là ? ». Heureusement, sur les conseils avisés des Toupix, notre attirail ou pourrait-on dire notre déguisement, nous a aidées à braver ces conditions : poncho, pantalon de pluie, sur-chaussures (photos à l’appui).

Puyuhuapi – Coyhaique : finish sous le sunlight du Chili et les arc-en-ciel !

C’est la dernière étape du voyage mais non la moindre car Lolo vit sa première pêche fructueuse : 2 truites arc-en-ciel. Et heureusement que ce moment est arrivé lors de la présence de Maiou la Bretonne. En effet, instant émotion, mais aussi apprentissage « quoi qu’on fait après l’avoir pêchée ? ». Tuer, vider, cuire… manger ! Les trois premières étapes étaient plus difficiles que la dernière.

_IGP8264

Avec l’arrivée du beau temps (enfin !), se profile la fin de notre épopée ensemble. Nous voilà à Coyhaique ! C’est l’heure du troc et des négociations. Le voyage n’étant pas terminé pour eux, ils tentent de se délester pour alléger leurs montures, ce qui ne fonctionne pas toujours. Lolo se rend d’ailleurs compte qu’il trimballe dans ses affaires le cosmopolitan d’anniversaire, ce qui ne l’enchante guère ! Laurent se déleste quand même de … balles de jonglage, et on peut se demander ce qu’il se passe dans leur tête des fois !

Pour Julia, le choix est plus rude : elle garde volontiers son pantalon de vélo préféré et archi troué mais aussi un paréo « en vue de la croisière de retour». On vous passe les détails sur le regard désolé de Laurent à ce moment-là. Vous l’aurez compris, Julia n’a pas perdu son côté féminin et a déjà testé l’échantillon de parfum offert par Cosmo pour le plus grand bonheur de Laurent (dans l’espace confiné de la tente au fin fond de la pampa !). En plus des affaires superflues, nous nous voyons offrir un panier garni de victuailles goûtées ou évoquées pendant notre voyage. Au bout du monde, ils savent toujours y faire !

C’est donc l’heure des adieux. Nous espérons vous avoir donné un petit aperçu de la vie de nos toupix. Pour nous, ce fut une expérience riche, drôle, sportive et heureuse. Nous garderons d’intenses souvenirs des paysages grandioses (volcans, montagnes, fjords, forêts) quand la météo le permettait mais aussi d’avoir pu partager pendant deux semaines leur vie de cyclotouristes !